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Les moulins de Oinville

En 1979, Monsieur Roger Wolf, maire-adjoint de Oinville, a édité une plaquette sur "Les Vieux Moulins à Eau de la Montcient". Cette plaquette (que l’on peut encore se procurer à la mairie) était constituée d’articles publiés séparément dans le bulletin municipal au cours des années précédentes.

Le plus en amont est le Moulin Brûlé, ou Moulin de Bonival. Il servit à moudre le grain au moins jusqu’en 1852, puisqu’on y trouve trace d’un meunier cette année-là. Par la suite, il fut reconverti en atelier de petite mécanique (chaînes de montres, coupe-cigares, tire-bouchons, etc. Après une longue période où il fut désaffecté, on l’utilisa pour alimenter une turbine pour produire de l’électricité. Il dû cesser son activité en 1973, lorsque l’axe de sa roue s’est détérioré.

Ensuite, en descendant la Montcient, on trouve successivement le Moulin de Bachambre, le Moulin de Gournay, et le Moulin Gaillard.

Le Moulin de Bachambre a été remis en état il y a quelques années par ses derniers propriétaires. Ils ont restauré les bâtiments et entièrement remis en état la roue, assez puissante car d’un diamètre de 4,66 mètres, qui était endommagée. Tournant à 6 tours par minute, cette roue est capable d’alimenter le moulin en électricité.

Conçu pour le travail de papeterie ou de meunerie, il a été mis en service en 1828. En 1910, une petite usine y a été installée pour effectuer du polissage et le nickelage de petites pièces comme, pinces à bicyclette, pinces pour support-chaussettes, bélières et pinces pour jarretelles. Ce ce qui lui a valu le surnom de "Moulin de la Jarretelle" que lui donnent les Oinvillois.

Le Moulin de Gournay se situe dans la rue du même nom. Saisi en 1590, ainsi que tous les biens appartenant à ceux qui se sont trouvés rebelles au roi, il retourne à ses meuniers après la Révolution. En 1796, il a même deux propriétaires, Pierre Poreet et Nicolas Dimiez, de Versailles, qui le baillent à ferme pour une durée de neuf ans à un certain Charles Duvivier, meunier, demeurant dans la commune de Oinville. Grâce à sa roue d’un diamètre de 5,80 mètres, il a ainsi moulu du grain jusqu’en 1847.

C’est alors que le couple Thuret (qui a donné son nom à une autre des rues du village), a obtenu l’autorisation de le convertir en moulin à papier. Il devient donc la papeterie de Gournay dont les patrons logent, à partir de 1860, dans un grande maison de maître, occupée aujourd’hui par la mairie de Oinville.

Acquis en 1910 par M. et Mme Perdreau (qui ont eux aussi laissé leur nom à une sente du village), il est équipé de puissante machines à vapeur et fournit du travail à de nombreux habitants. Le carton et le contre-collé restaient son domaine principal, néanmoins sa production s’est diversifiée. Au milieu des années 1960, l’usine a été transformée pour fabriquer de la feuille plastique.

La carrière agitée de ce moulin s’achèvera en 1977, à la suite de l’incendie qui ravagea les entrepôts.

Le Moulin Gaillard est le plus en aval et c’est aussi le plus ancien puisque, semble-t-il, on parlait déjà de lui en 1101. Comme le Moulin de Gournay, et pour la même raison, il a été saisi en 1590.

Là s’arrête la comparaison, puisque, toute sa carrière a été consacrée au blutage du grain, et qu’il a presque toujours été sous la direction des mêmes patrons, la famille Renard. Il n’a cessé d’être pourvoyeur officiel de farine qu’en 1958, date à partir de laquelle ses propriétaires se sont consacrés exclusivement à l’alimentation du bétail.